Premier gros avantage d’un diesel vs un moteur à gaz, c’est le torque. Ce n’est pas pour rien que la majorité des gros véhicules et de la machinerie sont soit électriques, soit diesel ou un mélange des deux comme les trains (c’est un moteur diesel qui fait fonctionner une génératrice qui elle, fournit des moteurs électriques).

L’autre grosse différence, l’économie de carburant… Oui, le diesel lui-même est parfois plus dispendieux que l’essence ordinaire et oui, un pick up sans charge a une consommation à peine meilleure qu’un à gaz, mais au travail, c’est autre chose.


Le moteur diesel est conçu pour travailler. L’interne est fait beaucoup plus massif et solide qu’un moteur comparable à gaz, mais tout ça a un gros défaut… Pour vivre vieux et en santé, un diesel doit rouler à chaud (le moteur, pas le chauffeur…) et forcer. La meilleure preuve, les camions lourds, ça roule plusieurs centaines de milliers de km avant de devoir « rafraîchir » le moteur (celui de mon Peterbilt, l’ancien proprio l’a sauté à 1 700 000 km). Pour ceux qui roulent présentement avec des camions au diesel et qui ont un pyromètre (jauge de température de l’exhaust), pour l’économie c’est le plus bas possible, mais l’idéal pour le moteur c’est ~800f.

La personne qui achète un diesel juste pour avoir l’air cool et qui s’en sert juste pour aller au coin de la rue va probablement à moyen terme avoir des problèmes avec son véhicule. Les cylindres vont glacer (devenir chromés et laisser passer la compression), ceux avec des systèmes d’egr, dpf, vont aussi avoir droit à des arbres de Noël dans le tableau de bord (dash).

Pourquoi les vieux diesels étaient durs à partir tandis que les nouveaux, ça part presque comme un à essence ? Premièrement, le taux de compression, les vieux 6.2, 6,5 GM, les 6,9 et premier 7,3 Ford, les VW TD, ce sont tous des moteurs à injection indirecte (IDI), ce qui veut dire que l’injecteur envoie le fuel dans une petite chambre dans la tête et non directement sur le piston. Ces vieux moteurs avaient des taux de compression très hauts, entre 20 et 22:1 et les pressions d’injections étaient en moyenne entre 4 et 8000 psi.
Les nouveaux diesels common rail ont des taux de compression entre 14 et 17:1, ce qui rend le travail du démarreur beaucoup plus facile, en plus des pressions d’injections entre 28 et 35 000 psi qui sont injectées directement sur le piston.

Pour les moteurs chanceux, les huiles synthétiques, ça aide énormément au démarrage à froid, chose qui était très peu à la mode dans les années 80.

Une question qui revient souvent, j’ai le choix entre deux pick up, disons un Silverado 2500HD 2018, quatre portes 4×4 avec le même équipement. Celui avec le 6,0 L à gaz est à 60 000 $, mais avec le Duramax, il est à 72 000 $ (sur le site de GM). .Je ne travaille pas avec, c’est juste pour traîner ma roulotte l’été, je prends lequel ?

Si c’est pour garder et qu’on oublie la valeur de revente, à moins de traverser le Canada régulièrement pour faire du camping, le choix logique est à essence. Pourquoi ? Comme je disais, un diesel, c’est fait pour forcer.

Donc trois saisons sur quatre,  il va être sans charge, donc pas heureux. Pour la saison de l’été, si vous sortez avec la roulotte, disons huit fois pour l’été et que vous faites 300 km à chaque fois (X2 pour le retour, on va arrondir à 5 000 km par été). On va faire des chiffres de vendeur, le pick up diesel consomme 15L /100 km à 1,35 $/L, donc 20,75 $ pour 100 km, donc 1 012 $ pour le 5 000 km de camping.

Celui a gaz fait 25L/100 km à 1,35 $/L, donc 33,75 $/100 km, donc 1687 $ pour le même 5 000 km, une économie de ~675 $/année. Ça paraît cool, mais vous avez payé votre truck 12 000 $ plus cher, ça veut donc dire que si vous faites 5 000 km de camping par année, ça va vous prendre presque 18 ans avant de commencer à rentabiliser votre 12 000 $. Curieusement, à chaque fois que je dis ça, j’entends comme des ballounes se dégonfler.

 

Photo Google:  Rvesy

Côté maintenance, certains disent que c’est plus d’entretien qu’un moteur à gaz. Mis à part le filtre à fuel une fois par année (idéalement l’automne pour avoir un filtre net et sans eau avant l’hiver), le reste c’est pareil comme un moteur à essence. Garder le filtre à air propre et changer l’huile. Mais ça oui, ça coûte plus cher. Ce n’est pas plus d’entretien, mais c’est plus dispendieux, car pour un pick up, c’est en moyenne 10 à 15 litres d’huile et certains modèles ont des filtres plus dispendieux. Mais pour le reste, il n’y a pas d’autre entretien à faire.

 

Photo Google:  Toyota Tundra

tQuelques mythes…

Un diesel ça ne part pas l’hiver, ça fait juste boucaner noir et ça ne tire pas. Effectivement, si on recule dans les années 80 début 90, c’était pas mal ça avoir un diesel. Mais comme je disais plus haut, les moteurs ont beaucoup évolué. En ordre, un diesel moderne peut facilement démarrer à -20 Celsius sans problème. Complètement stock avec l’antipollution en place, donc sans aucune fumée, ils sont rendus à presque 400 hp et certains dépassent le 900 lb-ft de torque.

Dans la prochaine chronique, les programmeurs, les gains, les bris, le côté légal, les garanties du fabricant.