Mon voyage en véhicule électrique

 

 

Les véhicules électriques sont de plus en plus présents sur nos routes. Malgré tout, plusieurs restent sceptiques. À la suite de l’augmentation du prix de l’essence, mon conjoint et moi avons décidé de faire  le virage électrique. Cette année, ma petite famille a tenté l’expérience de voyager avec notre nouvelle Bolt EV. En plein hiver, nous avons entrepris de longer l’Est de l’Amérique pour nous rendre en Floride. Nos principales préoccupations concernaient la disponibilité des bornes de recharge et l’autonomie du véhicule, ce qui allait avoir un impact sur la durée de notre trajet.

Les bornes de recharge

 

Aux États-Unis, les véhicules électriques ne sont pas autant utilisés qu’au Canada. Il est donc logique de penser qu’on y trouve moins de stations de recharge. Afin de valider le réalisme de ce projet, j’ai utilisé l’application mobile ChargeHub permettant de voir la majorité des stations au Canada et aux États-Unis. J’ai pu constater qu’il existe suffisamment de bornes sur le trajet. On peut voir sur la carte qu’il y a certains endroits sans station sur une longue distance, et d’autres avec un grand nombre de bornes sur une courte distance alors qu’au Québec, de manière stable, il y en a quelques-unes un peu partout sur le trajet.

Utiliser la bonne « appli » de recherche

Parmi les quelques applications mobiles essayées en cours de route, c’est My Chevrolet qui nous a été la plus utile. En fait, les « applis » fournies par un fournisseur automobile ont comme avantage d’être liées au véhicule en temps réel. Cela permet d’éviter d’avoir à trouver et à saisir les données comme le pourcentage de charge disponible, le niveau d’économie d’énergie selon divers facteurs et les habitudes de conduite du conducteur. Puisque l’utilisation d’un véhicule électrique pour un tel voyage demande plus de planification, cette particularité était grandement appréciée.

La plupart des « applis » de recherche de bornes permettent aussi de déterminer des critères de recherche selon nos propres besoins et préférences. Par exemple, l’utilisateur peut choisir de sélectionner seulement les bornes rapides de niveau trois avec connecteur SAE Combo (CCS) qui se trouvent à moins d’un kilomètre du trajet. C’est d’ailleurs ce que nous avons recherché.

L’accès aux bornes grisées

Notre application mobile avait aussi l’avantage de nous donner accès à plus de stations, dont certaines qu’on ne voyait pas sur les autres « applis » populaires. Il était alors possible de voir leur emplacement sans en connaître l’état ou la disponibilité. Ces stations de recharge supplémentaires semblaient toutes appartenir à des entreprises telles que des concessionnaires automobiles. Souvent, ces entreprises ne possédaient qu’une seule borne en plus d’être situées assez loin des autres commerces. Lorsque nous utilisions ce type de bornes, à tout coup, nous devions attendre sur place, dans la voiture.

Le risque d’arriver devant une borne défectueuse ou non disponible était plus grand en se dirigeant vers l’une de ces bornes grisées par l’application. Après avoir vécu cette expérience, sauf exception, nous avons décidé de nous diriger seulement vers des lieux où plusieurs bornes étaient présentes et non grisées. C’est-à-dire que nous connaissions leur état et leur disponibilité en temps réel. Les risques de mauvaises surprises étaient alors moindres.

Les différentes marques des bornes

Il existe plusieurs fournisseurs de bornes de recharge électrique. Sur notre trajet, nous avons utilisé des bornes d’un grand nombre de marques différentes. Quelques-unes permettent le paiement avec la carte de crédit. Mais, plusieurs nécessitent la création d’un compte en ligne. N’ayant pas prévu cette situation, nous avons perdu beaucoup de temps au début du voyage. Le fait d’avoir créé les comptes requis a eu un impact positif sur notre trajet de retour. Connaissant mieux cet enjeu, nous savions qu’il pouvait être plus simple de nous rendre au même genre de commerce en utilisant le même type de borne lors de chaque arrêt.

Autonomie du véhicule

 

En été, l’autonomie maximale de notre Bolt EV pourrait permettre de parcourir plus de 400 km. En hiver, ce nombre passe plutôt à 300 km. Grâce à la plateforme Trip Tik de CAA-Québec, j’ai pu simuler le trajet vers la destination finale en planifiant un arrêt à tous les 200 km. J’estimais alors être en mesure de me rendre à destination en trois ou quatre arrêts par jour pendant trois jours. La réalité s’est toutefois avérée différente. L’autonomie du véhicule dépend de plusieurs facteurs contrôlables et incontrôlables comme la température extérieure, l’état de la chaussée, l’utilisation des accessoires du véhicule, le style de conduite, le chargement de la voiture, le type de pneus et l’usure de la batterie.

Dans notre cas, la batterie était neuve, la température allait varier de -15°C à 20°C en trois jours, nous étions quatre personnes à bord et nous avions à utiliser du chauffage durant une partie du voyage (en plus d’autres accessoires comme le GPS et le Bluetooth pour la musique). Nous avions aussi choisi de demander une exemption de pneus d’hiver à l’aide de la plateforme SAAQclic afin d’y aller en pneus d’été. Puis, il était prévu que nous soyons deux conducteurs en alternance durant le voyage. Bref, dans notre situation, il était difficile de prévoir l’autonomie de notre véhicule durant les différentes étapes du trajet.  

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À suivre dans une prochaine édition.

 
Sabrina Turgeon-Savoie