La pétasite géante, une plante envahissante

Quand on pense aux plantes envahissantes, on s’imagine souvent le roseau commun ou la renouée japonaise, traversant les océans à bord d’un gros navire-cargo. On pense à ces palettes de transport qui ont possiblement importé les premiers fragments de racines de ces vilaines plantes qui ont envahi le paysage.

Les jardiniers et les horticulteurs cumulent eux aussi quelques introductions de plantes envahissantes. La pétasite géante (Petasites japonicus subsp. giganteus) même si elle est «donc ben belle en bordure du sous-bois» fait partie de ces vilaines dont on devrait apprendre à se passer. Il est vrai, la pétasite géante a son charme mais…

Petites infos sur cette grande envahissante

La pétasite géante est une plante originaire du Japon, de la Corée et de quelques îles de la Russie orientale. C’est une plante vivace qui renaît du sol chaque printemps, émettant d’abord une tige trapue garnie de fleurs jaune pâle, plus ou moins intéressantes. Apparaissent ensuite les feuilles, qui peuvent mesurer jusqu’à un mètre de largeur. Avouez que c’est assez formidable !

La plante aime les sols légèrement humides et les sous-bois frais. C’est donc une plante idéale pour donner une touche de wow ! au jardin d’ombre. Et c’est la principale raison qui explique sa grande popularité auprès des jardiniers passionnés. En somme, c’est une plante assez spectaculaire, il faut le reconnaître et c’est d’ailleurs une des plantes vedettes du célèbre ravin aux Jardins de Quatre-Vents. Elle est aussi mise en valeur dans de nombreux somptueux jardins privés d’Amérique du Nord.

On croit que cette plante asiatique aurait fait son entrée en Amérique du Nord par la Colombie-Britannique. Puis elle a lentement fait le chemin vers l’est. Au Québec, on la trouvait présente dans les milieux naturels en 2007. Cela en fait une introduction assez récente, comparée à plusieurs autres plantes exotiques envahissantes.

Jusque-là, rien de bien alarmant, au contraire. Mais… cela se complique, en partie grâce à son mode de reproduction végétatif. La pétasite se multiplie par des rhizomes souterrains qui colonisent lentement mais sûrement l’espace. Ainsi la colonie s’agrandit de quelques mètres chaque année. D’ailleurs, la plante est dioïque, ce qui veut dire qu’elle se multiplie rarement par semis. Elle n’est pas aussi simple à déloger. C’est une de ces plantes qu’on a beau déterrer, récolter le plus de racines possible, il en reste toujours un petit morceau oublié qui revient à la charge.

On croit que cette plante asiatique aurait fait son entrée en Amérique du Nord par la Colombie-Britannique. Puis elle a lentement fait le chemin vers l’est. Au Québec, on la trouvait présente dans les milieux naturels en 2007. Cela en fait une introduction assez récente, comparée à plusieurs autres plantes exotiques envahissantes.

Jusque-là, rien de bien alarmant, au contraire. Mais… cela se complique, en partie grâce à son mode de reproduction végétatif. La pétasite se multiplie par des rhizomes souterrains qui colonisent lentement mais sûrement l’espace. Ainsi la colonie s’agrandit de quelques mètres chaque année. D’ailleurs, la plante est dioïque, ce qui veut dire qu’elle se multiplie rarement par semis. Elle n’est pas aussi simple à déloger. C’est une de ces plantes qu’on a beau déterrer, récolter le plus de racines possible, il en reste toujours un petit morceau oublié qui revient à la charge.

Selon le Programme pour la lutte contre les espèces exotiques envahissantes, une plante exotique envahissante est une plante « introduite hors de son aire de répartition naturelle, ayant la capacité de s’y établir et de se reproduire avec succès et dont la propagation peut avoir des conséquences environnementales, économiques et sociales importantes ». Il y a donc un petit côté fascinant à ces plantes venues d’ailleurs. Elles sont capables de s’adapter à leur nouvelle terre d’accueil… et un peu trop au goût des autres plantes du milieu naturel. La pétasite est une habituée des sols humides et ce n’est pas surprenant qu’elle se sente un peu trop chez elle dans nos jolis bords de ruisseaux en milieu forestier.

Le véritable souci avec la pétasite est que là où elle s’installe, rien d’autre ne pousse. Et c’est là une des caractéristiques des plantes exotiques envahissantes : représenter une menace pour la biodiversité du milieu naturel. Tout le sol se trouvant sous les larges feuilles est complètement privé de lumière. Fini les fougères, fini les trilles, fini les lycopodes, les petites violettes et la claytonie de Caroline… C’est donc sans gêne que Julie Boudreau affirme que la pétasite est une plante nuisible aux autres espèces.

À l’heure actuelle, au Québec, il y a 18 espèces désignées comme des espèces floristiques exotiques envahissantes prioritaires. Cela signifie que ce sont des plantes que l’on surveille de très très près, en matière de prévention, de détection, de suivi et de contrôle. Sur cette liste des pires des pires, on reconnaît bien sûr le roseau commun (Phragmites australis) et la renouée du Japon (Reynoutria japonica syn. : Polygonum japonicum). Étonnamment, l’érable de Norvège (Acer platanoides) s’y trouve aussi. Ces mal-aimées sont reconnues pour leurs impacts négatifs sur l’environnement et parfois même sur l’économie. Elles peuvent représenter une menace pour la disparition d’espèces indigènes. Leur gestion et leur contrôle peuvent générer des coûts astronomiques. Dans certains cas, leur présence peut même faire baisser la valeur d’une propriété ou d’un terrain.

Lorsqu’on fait le rapprochement entre le comportement de la pétasite du Japon en milieu naturel et la définition des plantes exotiques envahissantes, on ne peut qu’arriver à un constat quelque peu inquiétant. On la voit de plus en plus souvent dans les jardins et aussi coloniser de jolis sous-bois naturels dans les cours arrière de ces beaux jardins qui ont la forêt comme fond de scène. C’est préoccupant. Quand on a vu la grande berce être d’abord une plante de collectionneur pour ensuite devenir la plante à abattre, on ne peut que prévoir un sort similaire à la pétasite géante. Julie Boudreau n’est pas la seule professionnelle de l’horticulture à penser que c’est un cadeau empoisonné.

Source : Julie Boudreau, horticultrice, article publié dans le Jardinier paresseux

Photos : centrejardin.quebe sur Google et Malaches sur Wikimedia Commons